Observatoire des programmes scolaires
34 rue Emile Landrin
92100 Boulogne
Vous êtes ici:
30
sep
La ministre a réussi un très joli coup de communication en faisant croire aux Français qu’elle allait rendre obligatoire et quotidienne la pratique de la dictée à l’école.
Or, comme nous le signalions déjà dans un précédent article, il n’est nullement fait mention de cela dans les nouveaux programmes scolaires. La ministre le confirme d’ailleurs elle-même, puisqu’elle vient d’écrire à deux syndicats d’enseignants, l’UNSA et le SNUipp-FSU pour leur rappeler son « attachement à la liberté pédagogique des enseignants du premier degré, dont la rigueur et le professionnalisme sont reconnus par tous » et donc bien entendu que rien ne les obligeait à organiser des dictées.
Comme le remarque le SNUipp-FSU sur son site, après avoir reçu le courrier de Najat Vallaud-Belkacem, il n’y a finalement « rien de bien nouveau au regard de ce qui se pratique déjà dans les classes », et « ce qui est certain, c’est que les enseignants ne seront donc pas soumis au régime obligatoire de la dictée quotidienne ».
Cela confirme également les propos de Michel Lussault, le président de Conseil des Programmes qui précisait suite à la déclaration de la ministre « Quand on parle de dictées, il ne faut pas imaginer la dictée de Bernard Pivot de quarante-cinq minutes devant des élèves qui notent scrupuleusement... Une dictée, ça peut être une minute, une minute trente, ça peut être fait en dehors du français » . Une dictée, nous dit-il, ça peut être simplement le fait de dicter une consigne comme : « Tu prends un pot de peinture rouge et tu dessines une maison. »
Pourtant, la ministre continue à vouloir faire croire que sa réforme des programmes inclut le retour de la dictée quotidienne obligatoire. Pour cela, elle est allée jusqu’à faire commander un sondage par le ministère pour demander aux Français ce qu’ils pensaient de la nouvelle version des programmes scolaires et notamment, du retour de la dictée quotidienne obligatoire. 93 % des Français y sont favorables. 93 % des Français seront donc déçus. Combien seront carrément en colère après avoir été ainsi abusés ?
A ce niveau de duplicité de la part de la ministre, on ne peut même plus parler de double discours, c’est de la pure arnaque.
Publié par le mercredi 30 septembre 2015